vidéo, couleur, muet, 1mn, 1988
Dans cet Autoportrait en creux, plus je peins et plus je disparais derrière ce que je peins, en m’effaçant derrière l’image. , l’image vidéo apparaît comme un prolongement et une issue possible au geste pictural, en tant qu’ « écran-tableau ».
Ecran est à la fois une performance et un manifeste en acte. Il marque à l’époque pour moi le passage de la peinture à la vidéo comme pratique artistique. La peinture me semblait mener à une impasse, et la vidéo m’a permis d’en sortir. D’où la mire de barre, proche de la peinture par ses couleurs, mais aussi symbole de l’image télévisuelle et électronique, de son degré 0.
Toute image, et en particulier l’image vidéo, constitue un écran qui permet de voir mais aussi d’obstruer la vue.
Il s’agissait aussi de faire métaphoriquement une image vidéo « à la main », et de marquer ainsi la continuité de ces pratiques, le passage de la tradition à la modernité, problématique que l’on retrouve dans ma création en général.
Une chose m’intéressait également : quel statut donner à une image qui relève à la fois de la peinture et de la vidéo ? Un médium n’en cache-t-il pas toujours un autre ?
D’autre part, la mire de barre est un arc-en-ciel artificiel…
Richard Skryzak